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J.-M.-G. Le Clézio, Étoile errante, 1992



Problématique :


- Comment le romancier met-il en avant la complicité entre son personnage et la nature qui l'entoure ?


1 - L'importance donnée à la nature (l. 1 à 9)



- Lieu et date > l. 1 "Saint-Martin-Vésubie, été 1943" > Village proche de l'Italie / pendant la Seconde Guerre mondiale > effet d'accroche qui suscite la curiosité du lecteur car ancrage historique (village occupé par l'Italie, lieu de passage de la frontière pour les réfugiés pendant la guerre).
- Le personnage > imprécision du pronom "Elle" répété l. 2.
- Point de vue interne au personnage > "Elle savait (...) elle entendait..." > nous percevons la scène à travers le regard du personnage féminin et à travers ses sensations : auditives "le bruit de l'eau" l. 1, visuelles "la neige", "blancs", "des stalactites" l. 2 et 3, tactiles "la glace" l. 4, "soleil", "brûler" l. 5 > Esther (son prénom n'est pas encore annoncé), est très réceptive à la nature qui l'entoure.
- Une nature vivante > verbes d'action "avait fait" l. 4, "se mettait à" l. 5, "commençait à couler", "se réunissaient", "formaient" l. 7, "allaient", "cascadait" l. 8 > personnification de la nature.
- Idée de changement > phrase longue (l. 3 à 9) > notion de durée, d'évolution. Il s'agit de la fonte des neiges, du passage de l'hiver au printemps, une sorte de réveil de la nature.
- Importance de l'eau > le C.L. de l'eau domine ce paragraphe : "eau", "neige" x 2, "glace", "stalactites", "fondait", "couler", "goutte à goutte", "ruisselets" x 2, "ruisseaux", "cascadait" > quantité, mouvement > l'eau semble être un personnage.
- L'adverbe "joyeusement" l. 8 amplifie l'aspect vivant de la nature et confère à ce début de roman une atmosphère harmonieuse et paisible.
- Notons l'allitération en (l) l. 7 et 8 "des ruisselets, les ruisselets allaient" qui fait entendre le bruit de l'eau (harmonie imitative).


2 - Les souvenirs d'Esther (l. 10 à 19)



- Un ancrage dans le passé > imparfait "C'était", "se souvenait" l. 10 et reprise "souvenir", "souvenait" > un passé révolu.
- Une certaine nostalgie accentuée par la beauté des souvenirs > C.L. de la nature "hiver", "montagne", "eau", "printemps" l. 11 et connotation méliorative attachée au mot "musique".
- La difficulté à se souvenir > interrogative l. 12 "C'était quand ?" > le temps a passé.
- Premier élément d'information sur le personnage d'Esther "entre son père et sa mère" l. 12 > image méliorative de la famille.
- Outre le souvenir des parents, c'est à nouveau l'élément aquatique qui est mis en avant par l'énumération l. 15 "cette musique, ces chuintements, ces sifflements, ces tambourinements" > gradation ascendante, parallélisme, personnifications.
- Une amitié > comparaison "comme une caresse" l. 17 > geste et sentiment amical.
- Dialogue entre Esther et l'eau : "Elle riait" l. 17, "l'eau (...) lui répondait" l. 18 > connivence.


3 - La célébration de la nature (l. 20 à 28)



- Changement de saison > indice temporel "Maintenant" l. 20, en tête de paragraphe et C.L. de l'été "brûlure", "été", "bleu intense" l. 20 > importance donnée aux cycles de la nature.
- Paroxysme des sentiments du personnage > lexique des sentiments "bonheur", "emplissait", "peur", "aimait" > Esther est en communion avec la nature.
- L'anaphore du pronom "elle" l. 21, 23, 24 place le personnage au centre du récit.
- Sensations tactiles > "fraîcheur de la terre", l. 25, "lames coupantes" > Esther semble s'engloutir dans la nature.
- Informations sur le personnage en fin de passage : "treize ans", "Hélène Grève", "Esther" > curiosité du lecteur.


Pistes pour une conclusion :


- La complicité entre Esther et la nature est totale.
- Le Clézio peint un tableau d'une grande beauté.
- La nature est aussi importante qu'Esther.
- Seul, l'imparfait laisse entendre que ce bonheur est passé, lointain.
- Esther va rejoindre Israël et croisera Nejma, la Palestinienne. Elles seront très vite séparées et resteront des étoiles errantes.